La liberté est synonyme de responsabilité

Pourquoi tout le monde parle de liberté mais seulement peu de personnes sont prêtes à en faire la véritable expérience ? 

Si on observe la question attentivement nous nous rendons vite compte que la réponse est très simple : avons-nous réellement appris à être responsables de notre vie ? 

Très honnêtement, je pense que , dès notre enfance, nous avons plutôt appris à décharger nos responsabilités sur les autres, en les définissant comme “les responsables de notre vie”. 

Par exemple, lorsque nos parents utilisaient des formules telles que “ Tu dois faire ce que je te dis car c’est moi qui sait ce qui est bien pour toi” , ils nous ont conditionné inconsciemment à croire que nous sommes incapable de savoir ce qui est bien pour nous ; ainsi, nous avons appris à donner aux autres la responsabilité de notre vie en renoncent à notre sentiment de liberté personnelle. 

Ainsi, la religion nous a appris que notre vie est entre les mains de Dieu et que tout ce qu’il nous arrive c’est l’expression de sa volonté. L’autorité religieuse nous a fait croire que nous ne sommes que des pêcheurs qui peuvent être punis à tout moment pour nos pensées et nos actes impures. Ceci-dit, pour éviter les peines de l’enfer, nous avons créé un personnage stéréotypé et illusoire qui s’autorise seulement ce qui lui est permis. Nous avons renoncé à la joie de faire l’expérience de la vie en étant dans la libre expression de nous-même et nous avons cru être des victimes de la vie dans les mains de Dieu. 

A force de subir ces conditionnements en étant dans la soumission et dans la peur, nous avons idéalisé la vie entière et nous avons créé un doux cocon d’illusions pour nous envelopper d’un faux sentiment de sécurité .

A longueur de temps, l’idéalisation devient la seule réalité acceptable . Par conséquent, même si cette condition implique l’oubli de soi et la souffrance , la plupart des personnes emploie tous ses moyens pour continuer à vivre dans l’illusion. 

En effet, bien que ces personnes vivant dans le mal être, le plus profond, elles préfèrent garder cette condition car cela les mettent à l’abri de la vie et donc de l’inconnu. 

Leur vie est comme une pièce de théâtre dont elles connaissent toutes les composantes dans le moindre détail. Par conséquent, elles peuvent contrôler la situation et interpréter la pièce en toute aisance. Même si dans la pièce de théâtre il y a des rôles qui ne leur conviennent plus, ces personnes préfèrent se convaincre que tout va bien pour ne rien changer .

Malheureusement, les personnes qui vivent une telle réalité ont réfoulé inconsciemment tellement de souffrance que, le fait de changer une simple formule dans leur texte équivaut à faire écouler ce monde illusoire qu’elles gardent avec autant d’efforts. 

Cependant, je comprends que ce n’est pas du tout facile de reconnaître d’être le seul et unique responsable de la souffrance que nous avons éprouvée. Toutefois, il s’agit d’une condition inévitable pour l’évolution de chacun. Ainsi, cette vision permet d’accueillir le sens de l’être et de l’existence humaine : l’expérience de la vie pour l’évolution de l’Homme et de l’humanité. 

Pour mieux vous faire comprendre la difficulté qui se manifeste lors de la prise de conscience de l’oubli de soi, je vais vous citer une métaphore. 

L’ oiseau est un animal magnifique : avec ses ailes il peut voler près des cieux pour expérimenter la liberté d’exister tel qu’il est. 

Cependant, bien que cet animal vit en tant qu’être libre, nous pouvons le rendre esclave si nous le conditionnons dès son enfance. Imaginons de prendre un bébé oiseau et de le mettre dans une cage à l’abri du froid, avec de l’eau et de la nourriture.

Les premiers jours le petit oiseau sera malheureux mais seulement après un peu de temps il se réalise et accepte sa condition. Néanmoins, si après quelque temps nous ouvrions la cage pour faire envoler l’ oiseau, ce dernier ne quitta pas son nid.

A force de subir la privation de liberté, il s’est adapté et il a transformé ses chaînes en cocon de sécurité ; il n’a jamais pu faire l’expérience de la liberté et par conséquent il la craint. 

Lorsqu’on lui ouvre la cage, le petit oiseau pense : 

« Où je trouverai de la nourriture si je sors d’ici ? »

 « Où je dormirai pendant les froides nuits ? »

« Quand je pourrai à nouveau chanter sans avoir l’angoisse de devoir chercher mon repas  ?”

Même s’il est en prison, l’ oiseau se sent libre puisqu’il est à l’abri de la véritable expérience de la vie et donc de ses responsabilités. 

De la même manière, l’être humain se demande 

« qu’est ce que je ferai de moi en étant libre de ma souffrance ? »

Ainsi, lorsque nous envisagions de sortir de notre cocon de sécurité, nombreuses peurs remontent à la surface. 

C’est pour cette raison que l’A.P.E.E. se préfixe l’objectif d’accompagner la personne emprisonnée dans son idéalisation à identifier et comprendre la nature des chaînes invisibles qui l’emprisonnent au sol ; à travers une véritable introspection au coeur de son être , la personne arrive ainsi à changer la représentation d’elle-même , des autres et de la vie pour transformer ses peurs en énergie de courage et avancer ses premiers pas vers le pouvoir de création de sa vie.